Enquête sur une chute mystérieuse du 4e étage
Publié le 23.09.2004

HASSAN HIRECH, un Marocain de 26 ans, est mort défenestré du quatrième étage de son immeuble de la cité Pierre-Sémard dans la nuit de mardi à mercredi à Drancy.

Vers minuit, cette petite cité tranquille est secouée par les cris désespérés d'une femme. « J'ai entendu appeler au secours alors que
je rentrais d'une soirée, raconte une riveraine. Je me suis approchée du bâtiment B et j'ai vu une jeune fille penchée sur un homme étendu dans la descente du local à poubelles. » Les cris de Sanaa, 26 ans, alertent tous les habitants du quartier. « Son visage était couvert de sang, se souvient cette voisine. J'ai essayé de la prendre dans mes bras et moi aussi j'avais du sang partout. » Les médecins du Samu, rapidement sur place, tentent l'impossible mais Hassan décède finalement sur place à une heure du matin. Sanaa, blessée à l'arcade sourcilière, a été conduite à l'hôpital par le Samu.

Une dispute aurait éclaté selon la jeune femme, peu avant minuit, trois hommes encagoulés et armés d'un fusil à pompe ont fait irruption dans l'appartement en criant « police ».« Je leur ai ouvert la porte et l'un d'eux m'a frappé au visage avec son fusil », répétait-elle, hier soir. L'un des malfaiteurs aurait conduit Sanaa dans la salle de bains et deux autres se sont enfermés avec Hassan dans la chambre. Durant ce huis clos, les trois hommes auraient ouvert le feu trois fois dans l'appartement mais aucune trace de balle n'a pu être retrouvée par les techniciens du laboratoire de la police scientifique. Seule une forte odeur de lacrymogène laissait à penser qu'un pistolet à gaz ait pu être utilisé pour semer la terreur. La jeune femme assure aussi avoir entendu les agresseurs fouiller l'appartement et exiger de l'argent plusieurs fois avant de prendre la fuite. Lorsque Sanaa est retournée dans la chambre, elle n'aurait trouvé qu'une pièce vide avec la fenêtre grande ouverte.

D'après les voisins, une dispute aurait éclaté entre les deux jeunes gens peu avant l'incident. Ce couple sans histoires s'était installé dans ces murs il y a moins de six mois. Dans la cité, habituellement très calme, cette nuit d'horreur a beaucoup choqué les habitants. Bon nombre de témoins assuraient hier qu'ils n'avaient pas réussi à trouver le sommeil. Sanaa a été réentendue hier après à midi par les enquêteurs de la brigade criminelle de Paris chargée de l'enquête. Ils s'attachent à vérifier ses déclarations qu'ils trouvent par certains côtés un peu incohérentes.

Source : http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis/enquete-sur-une-chute-mysterieuse-du-4-e-etage-23-09-2004-2005313437.php